L’école offre un cadre idéal à la mise en place de mesures destinées à promouvoir la santé. Le quotidien scolaire offre de nombreuses possibilités de mise en œuvre d’activités physiques, que ce soit à l’intérieur de l’établissement (configuration des classes et des espaces de circulation, salle de motricité et de gym, leçons dynamiques), que dans les espaces extérieurs (cour de récréation et abords de l’école).
Cela ne veut pas dire que la cour de récréation doit être transformée en terrain de sport ! Les cours d’écoles goudronnées avec rien de plus que des cages de foot peuvent même être considérées comme des contre-exemples, s’agissant de partage de l’espace entre les genres notamment.
Les récents travaux de NovaScopia ont concerné la réhabilitation de plusieurs groupes scolaires (Andersen à Poitiers, Pierrefitte-sur-Seine, Niort…), pour réfléchir aux impacts du projet sur les comportements de vie et notamment l’activité physique.
Déjà dans la Charte d’Ottawa de 1986, l’Organisation Mondiale de la Santé souligne le rôle déterminant de l’école dans l’adoption de comportements favorables à la santé.
Ce rôle de l’école est d’autant plus important que plusieurs compétences personnelles (estime de soi, capacité d’apprentissage, efficacité…) et habitudes de vie (bien s’alimenter, être actif…) qui s’acquièrent ou se développent durant l’enfance, apportent des bienfaits substantiels à l’âge adulte.
En classe, l’élève est parfois « condamné » à une immobilité contradictoire avec les besoins physiologiques d’un jeune enfant qui, après plusieurs heures d’écoute et de concentration, exprime tout naturellement l’envie de bouger, de s’étirer, de marcher.
L’activité physique régulière, diversifiée et sollicitant l’ensemble du corps développe les ressources physiques et la motricité. L’école offre la possibilité aux élèves de s’initier à la pratique sportive, par le biais du travail en EPS ou en motricité, mais promeut aussi l’exercice, le jeu et le plaisir à la récréation. La satisfaction des besoins primaires d’ordre psychomoteur (besoins moteurs et psychosociaux) des enfants constitue le fondement d’un développement sain.
Dans un monde de plus en plus urbain, digital et sédentaire, les activités physiques sont des éléments incontournables des stratégies de transformation des espaces publics, de programmation d’équipements etc., Dans cette otique le « Design actif » renvoie à des logiques de conception et d'aménagement des espaces publics et des bâtiments pour favoriser l'activité physique et sportive au quotidien, pour tous.
Nos travaux se situent souvent à l’échelle de quartier. La place des écoles est un facteur d’attractivité très étudié dans nos démarches associant l’aménagement du territoire et la santé. Le bâtiment scolaire tout comme les espaces extérieurs jouent un rôle important dans le développement de la pratique sportive. Les matières utilisées et présentes dans l'école, les couleurs, les sons, la végétation sont des éléments qui amèneront les élèves à faire de nouvelles découvertes à travers des expériences sensibles. L'établissement scolaire peut ainsi contribuer à l'éveil des cinq sens des élèves en stimulant l'esprit créatif et sensoriel des enfants.
Aménager une cour d’école et ses intérieurs signifie chercher à accompagner des changements importants. Le rôle de l’école dans le tissu urbain et social va de pair avec ce changement, et l’on peut aussi prévoir que les bâtiments puissent travailler en réseau afin de rester souples et s’adapter à ces usages futurs.
Les grands constats :
Environ 4 enfants et adolescents (3-17 ans) sur 10 passent plus de 3h par jour devant un écran (niveau de sédentarité élevé ou modéré). Ce pourcentage augmente avec l’avancée en âge, quel que soit le sexe : 17% chez les 3-6 ans, 31% chez les 7-10 ans, 53% chez les 11-14 ans et 71% chez les 15-17 ans.
La proportion d’enfants et d’adolescents ayant un comportement associant l’inactivité physique et la sédentarité est supérieure chez les filles (respectivement 41% des filles et 26% des garçons chez les 3-10 ans et 45% et 15% chez les 11-17 ans)
De nombreuses études démontrent les bienfaits de l’activité physique (AP) sur la santé physique et mentale des individus, et notamment chez les enfants (Sallis, 2009). Avec l’avènement de l’ère technologique, ceux-ci sont particulièrement vulnérables à la sédentarité.
La pratique d’activité physique réalisée pendant l’enfance aurait des répercussions sur la vie menée à l’âge adulte, et contribuerait à l’établissement d’un mode de vie actif (Grélot et al, 2016). Plusieurs études ont suggéré un effet positif de l’activité physique sur les capacités cognitives des enfants, notamment en termes d’attention, ainsi que sur les résultats scolaires dans différentes matières (Hillman et al, 2014).
Des recherches complémentaires sont nécessaires pour comprendre les relations entre ces paramètres (Tomporowki et al, 2015). Ainsi, cette étude se propose de déterminer les liens existant entre l’activité physique, les habiletés motrices et différentes capacités attentionnelles (attention sélective, inhibition et flexibilité) chez les enfants de 7 à 9 ans. Les enfants les plus actifs et habiles auraient des capacités attentionnelles plus élevées comparativement aux enfants les moins actifs et les plus sédentaires.
En définitive, nous proposons une stratégie s'appuyant sur cinq grands principes :